Pour en finir avec le cinéma
Scénario & dessin : Blutch
Editeur : Dargaud
88 pages couleurs – 19.95€
Parution : 9 septembre 2011
©Dargaud 2011 - Blutch
Blutch est originaire de Strasbourg avec bientôt 44 piges ! Il a hérité son surnom d'un camarade de classe pour sa ressemblance physique avec l'un des deux héros des Tuniques bleues ... Après les Arts déco comme étude, il glisse ses premiers péchés de jeunesse dans Fluide Glacial entre 1988 et 1993, et y fait ses armes avec Waldo's Bar et Blotch.
Vers la fin des années 1990, Blutch sort Le petit Christian, qui raconte l'enfance de l'auteur avec une certaine lucidité.
En 2002, il gagne le Prix International de la Ville de Genève pour Vitesse Moderne.
Le deuxième album des aventures du Petit Christian est pré publié tout l'été 2008 dans "charlie hebdo" .
En 2009, il reçoit le Grand Prix de la Ville d'Angoulême. Il en sera le président de l'édition 2010.
Voilà pour plus ou moins sa 'bio', il me reste à ajouter que Blutch est passionné de Cinéma !!
Qu’est-ce que le cinéma ? Quel effet nous fait-il ? Pourquoi l’aimons-nous ? Autant de questions auxquelles Blutch répond à sa manière – profonde, humble et réfléchie – puisant dans sa prodigieuse culture et, surtout, dans sa très grande science de raconteur de bande dessinée.
Blutch a décidé de parler de son art préféré – où, quand le Neuvième art rencontre le Septième art !
Dans ce livre aux multiples bichromies, tantôt jaune-blanc, vert-blanc, bleu-blanc, violet-blanc, ce sont autant de "nouvelles" misent bout à bout et donc avec chacune sa couleur.
C'est bien fait et graphiquement c'est superbe, même, c'est saisissant par moment !
Un dessin dense et expressif. Blutch évoque une relation complexe, entre amour et répulsion, entre critique et admiration vis à vis du cinéma, des ses acteurs comme Burt Lancaster, Jean Gabin, Michel Piccoli, Luchino Visconti, Claudia Cardinale, Kirk Douglas, Godard, Catherine Deneuve, ou de ses films comme Tarzan, Psychose, Le voyeur, French Cancan, ...
Nous avons entre les mains une bande dessinée qui ressemble à un art graphique. Un recueil d'histoires, dont certaines prennent la forme de cadavre exquis dessinés – fragments de la vie de l'artiste en sept vignettes !
Blutch veut-il en finir avec le cinéma ? C'est sans compter son amour immodéré pour la chose !
Parfois énigmatique, Blutch nous conduit dans son imaginaire de cinéphile. Bien évidemment pour prendre plaisir, il faut le comprendre, quoique ... Cette lecture n'est pas forcement compliquée, j'avais peur quelle le soit ... Cette lecture va sans doute plus attirer les quarantenaire voir cinquantenaire. Disons que les personnes qui ont passés des heures dans les cinémas Art et Essai se retrouveront ... !
Rêverie et fantasme sur l’autre art de la narration par l’image, cet album est vraiment captivant.
Blutch se présente comme étant le narrateur de cet album, un album ou il nous raconte l'impact qu'a eu le cinéma sur sa vie, dans sa culture, comment il perçoit ce qu'est le cinéma ...
Bien que cela puisse demander un effort de lecture, c'est un exercice de style réussi.
Son oeil exercé et son crayon maîtrisé font de cette bd un bel hommage au ciné de grande qualité.
Au final, j'attends la prochaine séance du cinéma de Blutch avec impatience.
Extrait :
Il n'y a ni lendemain, ni recours. Les occasions perdues le sont pour toujours. Paul Verlaine.
Il fallait ruser, Mathilde, tu te souviens ?
Mathilde, mon amour, tu t'souviens, dis ? ...
Tu étais pensionnaire au foyer protestant, et pour monter jusqu'à ta chambrette, il fallait d'abord passer devant chez le concierge. En douce... Je, tu, nous avions vingt ans.
Ha Ha ! si le cinéma c'est de l'art, l'élevage intensif, l'industrie métallurgique, le forage pétrolier - ou pire encore, le journalisme - c'est aussi de l'art ... puisqu'en somme, il s'agit bien, ici et ailleurs, de la même chose : faire du rendement.
Le cinéma c'est la même supercherie suprême. La bourgeoisie industrielle qui avance masquée.
Tu me fais l'effet déplorable de ces imbéciles qui connaissent les répliques des "tontons flingueurs" par coeur et qui, pire que tout, les récitent en public !
Mais voyons, Michel Piccoli, c'est l'Histoire de France! ... Un tel artiste, on ne le regarde pas jouer impunément. Que ça lui plaise ou non, l'acteur de cinéma ne s'appartient pas complètement ... Il ne vit pas uniquement devant nous, spectateurs, il vit également pour nous. Il nous envoie des messages de film en film, nous renseignant sur nous mêmes.
Pour damer le pion aux vieux croûtons, on a dit de l'art qu'il était "moderne" ... Puis, comme cette épithète prit de l'âge, l'art devint "actuel" ... Et quand ça n'a plus suffi, on lui colla l'enseigne "contemporain".
Un Ex-libris offert par la librairie Bédé en Bulles de Perpignan ©
Un avis chez li-an qui, je crois, veux en finir avec le cinéma de Blutch ... et un autre angle de vue dans la rubrique à brac !
Je place cette lecture chez Mango dans le cadre de la
Bonne lecture
OliV'