Cet ouvrage, Reportages de Joe Sacco, a été imprimé en octobre 2011.
Lettrage réalisé par Stevan Roudaut.
Traduction de Sidonie Van den Dries.
Traduction de Les Indésirables : Olivier Ragasol/Courrier International
Conception et réalisation graphique : Didier Gonord pour Futuropolis.
©Futuropolis 2011 Sacco
Joe Sacco, dans cet album, Reportages, mène ses enquêtes à la manière d'un correspondant de guerre. Pour la presse internationale, l'auteur a réalisé différents articles, ici regroupés.
En passant de la Palestine à l'Irak, de l'Inde au Caucase, son témoignage renseigne et rapporte sur les conditions humaines contemporaines...
Où comment la bande dessinée abandonne de plus en plus la fiction au profit de l’actualité ... avec comme principale mission, informer sur le monde qui nous entoure.
Joe Sacco fréquente les théâtres de guerre depuis bien longtemps maintenant.
En quelques sorte, il est devenu « le » documentariste de la bande-dessinée et des conflits comme celui autour de la Palestine (GAZA 1956, Palestine), ou celui de l'ex-Yougoslavie (Gorazde, Stories from Bosnia, The Fixer).
Joe Sacco a travaillé ici des formats courts, commandés par la presse américaine (New York Times, Boston Globe, Harper's Magazine, The Virginia Quarterly Review), le journal anglais (The Guardian), et une revue française (Revue XXI).
Reportages en est le recueil.
Joe Sacco utilise un trait sobre, riche et précis, soigneusement documenté, pour nous faire redécouvrir les procès des crimes de guerre de Bosnie, en assistant aux audiences du Tribunal International de la Haye. Puis, il côtoie et dessine toujours avec ce trait identique, les vies brisées de ces veuves tchétchènes, exilées dans des camps en Ingouchie, seconde Tchétchènie. Des visages tremblent de froid et de faim sous les tentes... Il en sera (malheureusement) de même dans le quotidien d’une base de Marines en Irak ; mais aussi dans la crise humanitaire des fermiers pauvres en Inde, ou dans la position délicate des immigrés africains à Malte.
Un tour du monde de l'horreur qui peux faire mal au ventre, attentions aux âmes sensibles !
Le poids des mots, le choc des dessins; Joe Sacco est un reporter efficace, saisissant, écouté, et lu. Ses textes sont brefs. Il est explicite et lance facilement la parole à ceux qui ont rarement l'occasion d'être entendus. Il s'appuie sur du vécus et relate les dépositions des personnages en première ligne. Un démarche de journalisme d'immersion, où l'auteur se met en scène avec ses petites lunettes rondes qui lui vont à merveille !
A la fin de chaque récit, Sacco reprend le contexte de l'histoire, en donnant ses notes, ou ce que les rédactions ne publient pas... les « off ». Ces sortes d'interludes, bien qu'elles permettent de faire une pose, elles ne sont pas là en guise de divertissement, mais plutôt là, en complément d'informations, permettant ainsi, la compréhension du travail réalisé. Un point de vue personnel et relatif au sujet développé...
Cette bombe graphique compile donc ses papiers dessinés, ses reportages.
Un phénomène, la « BD Reportage », séduit un public de plus en plus nombreux. Joe Sacco fait parti de ses auteurs qui font transparaître leur sensibilité,
en créant une intimité qui nous oblige, nous lecteurs, à mieux réfléchir à leurs propos.
A ce titre, Joe Sacco parvient dans ce « Reportages » à mettre au jour des réalités où les enjeux se mêlent et sont souvent complexes. Il contribue à faire de la bande dessinée un art mature et pour reprendre ses propos : « Pour le meilleur ou pour le pire, la bande dessinée est un médium inflexible, qui m'a obligé à faire des choix. »
Objectivement, j'aime la « BD reportage » !
©Futuropolis 2011 Sacco
Je place cette lecture chez Mango,