Jacques Ferrandez adapte et dessine, Alger La Noire, aux éditions Casterman, d'après l'oeuvre originale de Maurice Attia.
Cette BD est une publication historique.
128 planches.
Dimensions : 26,0 x 18,6 cm.
Couverture souple à rabats.
Dépôt légal : Mars 2012
©Casterman 2012 Ferrandez
©Actes Sud 2006 Attia
Le roman policier, Alger La Noire de Maurice Attia, paru chez Actes Sud en 2006, est lauréat du :
Alger la noire place l’intrigue au début de l’année 1962. Paco Martinez et Maurice Choukroun sont deux policiers qui aiment bosser ensemble et surtout qui aiment le risque. Maurice est proche de sa fin de carrière, mais il va se faire embarquer par Paco, dans une investigation sur le meurtre d'un couple (Estelle et Mouloud) retrouvés morts et mutilés sur une plage d'Alger. Sur le dos de Mouloud, une inscription : OAS (Organisation Armée Secrète).
Dans un climat de terreur du fait des attentats de l’OAS et des réglements de compte a tout va, dans une Algérie au bord de la guerre civile, Paco Martinez refuse de prendre parti, et s'accroche à son job de flic. Mais, est-ce bien l’OAS qui revendique ce crime ignoble ? Ou, est-ce que les choses sont plus complexes qu’elles n’y paraissent ? Meurtre crapuleux ou exécution sur fond de nettoyage ethnique ? L’enquête devra le déterminer...
Et quelle enquête ! Un thriller palpitant, excitant, de haute tension, entre passion politique et affaire de moeurs... Où comment s'évertuer à trouver le coupable d'un double meurtre alors que des morts se comptent par dizaine chaque jour ?
«
Ce qui m’intéresse en littérature, et même dans le roman noir, c’est la détresse des personnages. Tout le monde peut tuer, mais qu'est-ce qui fait qu’un
individu bascule ? »
Maurice Attia
Au coeur des évènements qui ont marqué la fin de l'Algérie Française, Paco Martinez, est le modèle idéal du héros anticonformiste. Avec une force morale et intellectuelle relevée, notre enquêteur s’interroge sur la violence alors qu’il est encerclé par le chaos...
Il va découvrir (mais à quel prix...) que dans ce crime "banal", est dissimulé une histoire de famille sordide.
« C'est un livre implacable, extrêmement précis, dont le
scénario avance jour par jour. La difficulté pour moi a été de condenser les 400 pages de ce roman extrêmement foisonnant en 130 pages de bande dessinée. »
Jacques Ferrandez
Les deux auteurs sont nés à Alger et cet ouvrage historique est presque doublement autobiographique. En effet, les différents évènements et les personnages sont revisités par la mémoire de Maurice Attia, jeune enfant de treize ans au moments des faits, alors que Jacques Ferrandez, lui ne s'en souviens pas, il n'avait que six ans... Mais tous les deux en sont amoureux de cette Algérie d'époque et d'aujourd'hui, et cela se ressent dans cette lecture.
Jacques Ferrandez a achevé Carnets d’Orient en 2009, sa série phare en 10 volumes qui narre de manière bien documentée l’histoire de la colonisation française en Algérie jusqu’à son terme en 1962.
Ici, dans Alger la noire, l'histoire est comprise entre janvier et mai 1962. Une période faste de l'Algérie, puisque c'est le moment où l'Algérie française ne le sera plus... C'est vraiment intense, et on ne perd pas le fil, ni sur l'avancée de l'enquête, ni sur celui des évènements historique suivis en parallèle. C'est précis et précieux.
Les dessins et les couleurs sont vraiment en adéquation avec le sujet : tantôt blanchâtre lorsqu'il s'agit de montrer des décors d'Alger la Blanche, tantôt rougeâtre pour les scènes d'amour chaudes et terribles, tantôt noirâtre pour les moments violents. Dans un rythme soutenu, l'adaptation en bande dessinée n'en est pas moins optimiste. Au au moment où la France commémore le 50ème anniversaire des Accords d’Evian ayant mis fin à la Guerre d'Algérie, le nouvel Album de Jacques Ferrandez, est instructif, explosif, qui tombe à point...
Un entretien de l'auteur est à lire sur le premier site d'informations en Belgique francophone : lesoir.be.
Et, une rencontre avec Jacques Ferrandez, vécue par graphivore.
©Casterman 2012 Ferrandez
Je place cette lecture chez Mango,